[…] Ce qui m’a beaucoup intéressé, c’est ce que vous avez dit, que ce n’est pas la réunion sandwich comme on pense, qu’il y a une solution qui va sortir d’ici. Moi, je vous donne ma confiance. J’ai vu toutes les dates, je vais toujours venir.

Jean‐Louis acquiesce, toujours étonné de la façon avec laquelle chacun s’empare de ses propositions, puis :

– Néanmoins, ce qui est sûr, c’est que personne ne sortira de la réunion avec enfin sa clé ! (Il sourit un peu gêné et introduit la caméra.) Les réunions sont filmées et enregistrées. Ce n’est pas pour la télé, ce n’est pas pour les journalistes, ce n’est pour pour Youtube, ce n’est pas pour internet. Tout ça, c’est pour garder des traces. Garder des traces des réunions. Éventuellement pour la formation des travailleurs sociaux. Bon... (se grattant le crâne) celui qui ne veut pas être filmé, qu’il le dise. Il peut se déplacer du côté de la caméra, enfin, on s’arrange, on change les places.

VICTOR – Je ne sais pas pour les autres, mais moi, je n’ai rien à me reprocher, si ce n’est d’être à la rue. Disons que si quelqu’un a commis un crime, un meurtre ou une agression, je pense que le fait de filmer à la caméra doit quand même servir la justice, dans le meilleur des torts.

PAUL – Ben oui, des dettes non payées, des amendes de transport non payées, la chaîne des factures, cette infinie correspondance de chaque début de mois avec l’État...

JEAN-LOUIS – Oui, ce dont je n’ai pas envie, Monsieur Victor, c’est de faire croire que cet outil puisse servir comme ça à l’administration de la bonne justice.

NORA – Est-ce que quelqu’un est contre le fait d’être filmé ? Est-ce qu’à ce moment-là, si on dirige la caméra, vous préférez qu’elle soit dirigée vers vos pieds ?

BRAHIM – Moi, ça me dérange qu’on filme nos pieds, parce qu’on n’a pas des belles chaussures ! […]